le Bouquinoire, blog littéraire

Artisanat d'art : Faiseurs de parapluies

 

François Frères & Cie

 

Faiseurs de parapluies

 

 

 

La Grand’rue est l’une des plus anciennes et sans doute l’une des plus pittoresques rues marchandes de Poitiers. A partir de la place Notre-Dame, elle permet de rejoindre le quartier de la cathédrale et les bordures du Clain. Le parcours très long de cette rue est jalonné de commerces où certains artisans poursuivent des activités fort rares (restaurateur de marionnettes & poupées ; ciergerie à l’ancienne).

 

 

 

  Au n° 137 de la Grand’rue, c’est un des tout derniers commerces en France à s’occuper de la confection de parapluies qui nous ouvre ses portes. Depuis 1882, quatre générations s’emploient à maintenir en activité cette échoppe haute en couleur. Avec la ciergerie Guédon, un peu plus bas dans la rue (où l’on a commencé à « blanchir » la cire en 1735 !), cette fabrique de parapluies est l’un des plus anciens établissements de Poitiers. Ici, François-Pierre et François-Louis s’occupent donc quotidiennement de la création de nouveaux modèles ; du dessin d’un motif original jusqu'à la couture et l’assemblage définitif. « Privilégier la qualité et la créativité avec une idée simple en tête : rendre la pluie plus gaie. Il s’agit d’obtenir au final un objet plaisant, que l’on prend plaisir à porter en main, mais pas forcément voyant », explique François-Louis. « Toutefois je me rappelle qu’un jour on nous a demandé un parapluie arc-en-ciel... sûrement pour conjurer le mauvais sort ! »

 

  C’est un métier tout a fait simple à exercer semble dire l’artisan sans tambours ni trompettes. Conformément à la définition du dictionnaire le parapluie n’est, au premier abord, rien de plus qu’un abri portatif formé d’un manche (parfois pliant ou télescopique), soutenant une étoffe (soie ou nylon) fixée sur des baleines. De sorte que les outils utilisés pour ce travail sont rudimentaires : « Nous utilisons tout un tas de petits outils, la plupart faits maison : l’archet et la conscience qui sont des perceuses à main et de bonnes paires de ciseaux du siècle dernier pour leur patine spéciale. »

  Il n’empêche que le commerce marche bien et que l’échoppe a encore de beaux jours devant elle ! Il y a quelques années, L’Elysée avait commandé quelques parapluies de berger lors de la visite de François Mitterrand venu inaugurer le TGV à Poitiers.

  En cas de mauvais temps, la production peut monter jusqu'à trente parapluies par jour. En somme, leur seul pépin à nos deux « faiseurs de parapluies » : l’arrivée du beau temps !

 

 

Dany Sénéchaud

 in Impressions Atlantiques, 2000

 

 

 

 

 

 

 

Le fabricant de parapluies

 

Parapluie contre le vent

Paravent contre la pluie.

Il arpente de fausse toile d’araignée,

Le fabricant de pépin.

Et dans la rosée du matin

L’épeire a construit son diadème,

En croyant faire un parapluie

D’un piège à perle :

Destins contraires.

 

Max Aubrun

(in Poèmes pour enseignes, Chauvigny, 2000)

 

 

 

 

 



04/09/2012
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